Portugal: Scandale dans l’église. Près de 5000 victimes de violences sexuelles
»Le diable en robe blanche ». Telle est désormais l’image trouble que nous donne des impies de l’église catholique portugaise. En effet, après une enquête minutieuse, près de 500 cas de victimes de violences sexuelles ont été enregistrés. Dès lors, l’église qui est sensée être un refuge pour les délaissés et les orphelins, un lieu d’encadrement et d’enseignement des pratiques et valeurs saines et morales se transforme en un véritable enfer, la pédo-criminalité ayant pris le dessus. Ici, c’est la goutte d’eau qui déborde le vase.
Ce lundi, les statistiques nous sont présentées avec plus de 4815 victimes depuis les années 1950, par une commission indépendante composée d’experts ayant recueillis plus de 500 témoignages des personnes affectées après une enquête au cours de l’année écroulée. « Ces témoignages nous permettent d’arriver à un réseau de victimes bien plus important calculé au nombre minimal de 4815 victimes »: a précisé le coordinateur de cette commission d’experts, le pédopsychiatre Pedro Stretch, lors de la présentation de leur rapport final à Lisbonne, capitale du Portugal devant les médias et plusieurs responsables ecclésiastiques, nous rapporte l’AFP. « Il est désormais difficile que tout reste pareil concernant les violences sexuelles sur mineurs au Portugal et la conscience de leur impact traumatisant « : a t’il martelé. Dès lors, 25 témoignages ont été transmis au Ministère public. On relève que l’âge moyen des victimes de ces abus est de 11ans.
Les responsables de l’Eglise pointés du doigt
Source: Renascença
Parmi les responsables visés, figure le Chef des évêques portugais Dom José Ornelas qui décline d’ailleurs toute forme de responsabilité mais laisse entrevoir une « très grande tristesse » de voir le nom de certains responsables impliqués notamment l’évêque Ximenes Belo . Interrogé dans un interview sur CNN Portugal sur la question concernant les soupçons d’agressions sexuelles hélas étouffés tout récemment dans lesquelles était concerné l’évêque Carlos Ximenes Belo, le président de la conférence épiscopale Portugaise Dom José Ornelas affirme n’avoir aucune connaissance de ces informations et soutient qu’il n’y a eu aucune dissimulation. » Je pensais le connaître. c’est une très grande tristesse. Je pense à lui, à ses victimes, ce qui est exactement le contraire de ce que nous nous devrions être » a t-il dit.
Dans l’optique de garantir la sécurité et la tranquillité des fidèles, l’évêque du diocèse de Leiria-Fatima a assuré que les prêtres ciblés et accusés de pédophilie au sein de l’église seront exclus du ministère si jamais ces derniers venaient à être reconnus coupables, déjà se sont-ils fait écarter a t-il confirmé. Dès lors, une lutte acharnée pour éradiquer autant que possible cette ignominie au sein de l’église est lancée, les évêques portugais devant se retrouver au début du mois de Mars pour tirer les conclusions du rapport indépendant. Le ministère public a corroboré Samedi qu’il enquêtait sur José Ornelas pour dissimulation présumée d’abus sexuels révélant qu’il y avait déjà eu une enquête avec des liens possibles avec cette affaire en 2011. Par ailleurs, Dom Josué Ornelas a demandé pardon aux enfants victimes d’abus sexuels par les prêtres de l’église catholique, s’arrimant au Cardinal patriarcal, plus haut prélat de l’église catholique Manuel Clémente qui s’était dit en avril 2022 prêt à « reconnaître les faits et à demander pardon ».
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Un témoignage poignant
De nombreux témoignages choquants ont été recueillis auprès des victimes notamment celui d’Alexandra, une femme de 43 ans qui affirme avoir été violée par un curé pendant sa confession alors qu’elle n’était encore qu’une jeune fille de 17 ans se préparant à une vie de religieuse. « C’est très difficile de parler du sujet au Portugal où 80% de la population se définit comme catholique », a témoigné la semaine dernière à l’AFP cette femme aujourd’hui mère de famille. Un secret bien trop lourd et bien trop gardé remontant à la surface. « Cela faisait de longues années que je gardais ce secret mais je sentais que cela devenait de plus en plus difficile de gérer tout ca seul: a t-elle avouée lors d’un entretien téléphonique. Après avoir porté plainte, elle avoue s’être sentie ignorée après que sa plainte n’aie pas eu de suite. Aujourd’hui elle dit avoir l’attention , le réconfort et le soutien psychologique dont elle avait besoin auprès de la commission indépendante, sans oublier le travail remarquable de cette commission qu’elle a souligné en outre, remarquant que cette dernière s’était comportée comme la bouche de ceux qui n’ont point de bouche et le défenseur des personnes qui aujourd’hui subissent des abus sans toutefois daigner dénoncer ou encore ceux la qui n’ont reçu aucune suite favorable à leur plainte.
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