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Œuvre de Milan Kundera: «L’Insoutenable légèreté de l’être», le livre d’une vénération

Publié en 1984 chez Gallimard, aussitôt salué, le roman s’est imposé comme l’œuvre phare de Milan Kundera et un marqueur générationnel au statut culte.

Si Milan Kundera avait un sens certain du titre – La vie est ailleurs (1973), la Valse aux adieux (1976), le Livre du rire et de l’oubli (1979)… –, aucun n’aura marqué les esprits comme l’Insoutenable Légèreté de l’être, cinquième roman que l’auteur commence vers 1980 et dont la sortie, en 1984 chez Gallimard, représente un immense succès des deux côtés de l’Atlantique. C’est l’un de ces livres dont on peut dire qu’il est «d’une génération», même si les suivantes continuent d’être attirées par l’énigme du fronton et d’en recopier romantiquement certains passages : «Ne pouvoir vivre qu’une vie, c’est comme ne pas vivre du tout», «On ne badine pas avec les métaphores. L’amour peut naître d’une seule métaphore»… Pendant le printemps de Prague, quatre personnages, Tereza et Tomas, Sabina et Franz, se croisent et se trouvent, donnant à la narration le prétexte de digressions sur l’amour, l’amitié, l’éventail des possibles entre les deux, mais aussi la liberté, l’histoire, la mort.

Ce titre, l’Insoutenable Légèreté de l’être, ne fut pas une évidence pour tout le monde. Lorsque Kundera le propose à ses éditeurs, ceux-ci le jugent d’abord trop compliqué : «l’insoutenable légèreté» passe encore, mais «de l’être» en sus semble lourd chez Gallimard. L’écrivain tient bon. Pour lui, le titre reflète bien le contenu. «Et l’avenir, ironiquement, va lui donner raison contre toute attente, note François Ricard dans la Pléiade Kundera en 2011, puisque ce titre va bientôt acquérir une aura dépassant largement le monde de la littérature : imité, copié, trafiqué, il sera utilisé à toutes les sauces.» A sa sortie en France, le livre reçoit un concert d’éloges dans la presse (seul le Canard enchaîné boude un peu). Même enthousiasme aux Etats-Unis, où The Unbearable Lightness of Being gagne, à l’automne 1984, le prix du Los Angeles Times Book Review. Dans les années suivantes, il est traduit partout en Europe et atteint vite un statut culte. Les commentaires plus mitigés viennent des compatriotes dissidents, tel le critique et traducteur Milan Jungmann, exilé en Bohême, qui lui reproche en 1986 de n’écrire «que pour plaire à tout prix au public étranger ».

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A l’Insoutenable Légèreté de l’être, le roman, succède l’Insoutenable Légèreté de l’être, le film, adapté en 1988 par Philip Kaufman avec Juliette Binoche et Daniel Day-Lewis, auquel Kundera ne trouvait pas grand-chose de commun avec son texte. Mais là encore, ce fut un succès. En 2002, en dialogue avec l’écrivain Massimo Rizzante, il déclarait : «Ce roman n’est ni meilleur ni pire que les autres. Mais on a fait un film d’après ce livre, et cela a fait un best-seller. Je déteste les best-sellers, et je crois que ce roman ne mérite pas cette étiquette honteuse.» Depuis sa parution, le livre s’est écoulé en France à près d’un million et demi d’exemplaires.

L’écrivain Milan Kundera, auteur de « L’Insoutenable Légèreté de l’être », est mort à l’âge de 94 ans

L’auteur franco-tchèque avait obtenu le grand prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre en 2001.

Un monstre sacré de la littérature vient de s’éteindre. L’auteur franco-tchèque Milan Kundera est mort à l’âge de 94 ans, a annoncé la télévision publique du pays, mercredi 12 juillet. Une information confirmée par son éditeur français Gallimard à franceinfo. « Romancier du réel », Milan Kundera avait notamment écrit L’Insoutenable Légèreté de l’être en 1984. Il avait également obtenu le grand prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre en 2001. Milan Kundera vivait à Paris et avait obtenu la nationalité française en 1981.

Ancien communiste, Milan Kundera s’était progressivement brouillé avec les autorités tchécoslovaques et avait décidé de vivre en exil après l’écrasement du mouvement réformateur du Printemps de Prague par les armées dirigées par l’Union soviétique en 1968. Milan Kundera vivait à Paris et avait obtenu la nationalité française en 1981.

Né à Brno, dans l’actuelle République tchèque, le 1e avril 1929, destiné (comme ses parents) à une carrière de musicien, Milan Kundera fut d’abord un romancier mélomane. Ses premiers textes, des poèmes rédigés en tchèque, sont composés comme des sonates. Au début de sa carrière, Milan Kundera publie deux romans, La plaisanterie (1965, salué notamment par Aragon) et Risibles amours (1968), des textes dressant un bilan amer des illusions politiques de la génération qui, en 1948, permit l’arrivée au pouvoir des communistes.

Proche du régime communiste, Kundera s’en éloigne pourtant assez vite sans pour autant devenir un dissident. Mis à l’index dans son pays après le Printemps de Prague, Kundera s’exile en France, à Paris, avec sa femme Vera en 1975. Aprés sa naturalisation française en 1981, il choisira dès lors le français comme langue d’écriture pour marquer sa rupture avec son pays natal qui l’a déchu de sa nationalité en 1978 (il la récupèrera en 2019).

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En 2008, un magazine tchèque exhume un « document » de la police communiste de Prague de 1950 suggérant que l’écrivain aurait dénoncé un de ses concitoyens durant la sombre période stalinienne. Blessé par ces accusations, Milan Kundera ne ripostera pas. « On pardonne difficilement à un homme d’être grand et illustre. Mais encore moins, s’il réunit ces qualités, d’être silencieux », écrit la dramaturge Yasmina Reza dans une tribune publiée par Le Monde. Des écrivains comme Gabriel Garcia Marquez et Philip Roth prennent alors sa défense.

En France, il publie La Valse aux adieux ou encore Le Livre du rire et de l’oubli… En 1984, paraît ce que d’aucuns considèrent comme son chef-d’œuvre, L’Insoutenable Légèreté de l’être, formidable roman d’amour et ode à la liberté, tout à la fois grave et désinvolte, dont le sujet n’est rien de moins que la condition humaine. Le livre sera adapté au cinéma en 1988 par l’Américain Philip Kaufman, avec Juliette Binoche et Daniel Day Lewis.

Romancier poète, militant communiste, enseignant en cinéma, amateur de boxe, traduit dans plus d’une quarantaine de langues et de nombreuses fois récompensé, Milan Kundera laisse une œuvre considérable, teintée d’un certain humour. Dans son dernier roman, La Fête de l’insignifiance (2014), un de ses personnages avouait se méfier des chiffres qui renvoient à « la honte de vieillir ».

Peintre sarcastique de la condition humaine, il n’appartenait pas à l’Académie française, n’avait pas reçu le Nobel de littérature – des honneurs qu’il aurait amplement mérités – mais fut bien l’un des plus grands auteurs de ces dernières années, entré de son vivant dans la Pléiade (en 2011). D’une grande discrétion, son dernier passage à la télévision remontait à 1984, sa dernière interview à un journaliste à 1986.

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Milan Kundera, les grandes dates 1er avril 1929 : naissance à Brno (actuelle République tchèque) 1948 : entre au Parti communiste dont il est exclu deux ans plus tard. Réintégré en 1958. 1953 : premier recueil de poèmes L’homme, un vaste jardin 1967 : parution de La Plaisanterie 1970 : perd son poste d’enseignant après l’écrasement du Printemps de Prague. Ses livres sont bannis des librairies et des bibliothèques, il est interdit de publication. 1975 : exil en France. Naturalisé français en 1981, avec le soutien du président Mitterrand. 1979 : Le Livre du rire et de l’oubli. Déchu de sa nationalité tchécoslovaque, il n’obtiendra la citoyenneté tchèque qu’en 2019 1984 : L’Insoutenable Légèreté de l’être, succès mondial 1995 : La Lenteur (premier de plusieurs romans écrits directement en français) 2011 : publication de son œuvre (en deux volumes) dans la prestigieuse collection de la Pléiade

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Milan Kundera, auteur de L’Insoutenable Légèreté de l’être, est mort

Considéré comme un monstre sacré de la littérature, à l’origine de nombreux ouvrages, l’écrivain Milan Kundera est mort à 94 ans.

C’est la télévision tchèque qui en a fait l’annonce, confirmée ensuite par le porte-parole de la Milan Kundera Library. L’écrivain Milan Kundera, auteur notamment de l’iconique L’Insoutenable Légèreté de l’être, est mort ce mardi 11 juillet 2023 « des suites d’une longue maladie ». Il avait 94 ans.

Né en Tchécoslovaquie (actuelle République Tchèque), l’auteur était installé en France depuis 1975.

Peintre sarcastique de la condition humaine, Kundera était l’un des rares auteurs à être entré de son vivant dans les prestigieuses éditions de La Pléiade (en 2011). Il était l’un des romanciers de langue française les plus influents au monde.

On lui doit notamment La Plaisanterie (1967), Risibles Amours (1970), La Vie est ailleurs (1973) Le Livre du rire et de l’oubli (1979), L’Insoutenable Légèreté de l’être (1984), L’Art du roman (1986), L’Immortalité (1990), Les Testaments trahis (1993) ou encore L’Ignorance (2000).

Naturalisé français, il choisira dès lors le français comme langue d’écriture, pour marquer sa rupture avec un pays natal qui l’a déchu de sa nationalité en 1979, puis la lui a rendue en 2019.

S’abstenant de s’exprimer dans les médias, souhaitant qu’on parle de son œuvre et de rien d’autres, Kundera vivait discrètement dans le centre de Paris, avec sa femme Vera.

Christiano Btf

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