Un expert de l’ONU donne son son avis au CIO au sujet des athlètes russes
Les athlètes russes qui ont participé à l’invasion de l’Ukraine en tant que soldats de leur pays devraient être autorisés à participer aux compétitions internationales s’ils n’ont pas commis de crime de guerre, selon Alexandra Xanthaki, rapporteuse spéciale des Nations Unies en droits culturels. Elle a déclaré dimanche que seuls les membres de l’armée russe impliqués dans des « allégations de crimes de guerre, de génocides, de crimes contre l’humanité ou de propagande pour la guerre » devraient être interdits de compétitions internationales à la veille des Jeux olympiques d’été de Paris, en 2024.
Cette déclaration a suscité la colère des athlètes ukrainiens, qui ont participé à une téléconférence organisée par le Comité international olympique (CIO) afin de les consulter sur une annonce olympique qui doit être faite mardi au sujet de la mise à jour de l’orientation que devraient prendre les fédérations sportives à 16 mois de l’ouverture des JO de Paris.
Le gouvernement ukrainien et les dirigeants sportifs souhaitent que le CIO bannisse les athlètes russes des JO 2024 et prétendent que la plupart des récents médaillés olympiques de la Russie étaient affiliés aux forces militaires.
Xanthaki a précisé sa pensée, expliquant qu’il est courant pour les hommes de plusieurs pays d’être conscrits et qu’ils doivent suivre les ordres, y compris celui de tuer des gens. Elle a également fait référence à des « conflits illégaux agressifs » en Syrie, en Afghanistan, en Israël et en Irak.
Elle a écrit sur son compte Twitter officiel que, selon elle, « un athlète ayant participé à la guerre pourrait être admissible » au statut neutre et prendre part à des compétitions sans symbole national, comme son drapeau ou l’hymne de la Russie. « Nous ne pouvons tenir pour responsables tous les hommes qui participent à des guerres illégales menées par leur État et qui suivent les ordres », a-t-elle écrit. « Ceux qui commettent des crimes de guerre, nous devons les tenir responsables. »
Il est impossible de savoir dans quelle mesure le CIO suivra ses recommandations avant la réunion de sa commission exécutive, mardi. Le CIO doit y discuter de « solidarité envers l’Ukraine, des sanctions contre la Russie et le Bélarus, ainsi que du statut des athlètes de ces pays ».
Le conseil initial du CIO aux fédérations sportives, dans les jours suivants l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avait été d’exclure les athlètes russes et biélorusses. Elle s’appuyait sur « la violation grave » de la trêve olympique par la Russie pour les Jeux d’hiver de Pékin, en 2022, en plus des menaces exercées sur l’intégrité et la sécurité des compétitions sportives.
Cependant, depuis janvier, le CIO cherche à trouver un moyen de réintégrer les Russes et les Biélorusses décrivent également les positions de différents pays et organisations sportives sur ce sujet.
La position de l’Union Européenne a été clairement exprimée par le président de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a déclaré que « la Russie a violé le droit international et doit être tenue pour responsable ». Elle a également appelé à ce que les athlètes russes soient exclus des compétitions sportives internationales tant que la situation en Ukraine ne sera pas résolue.
Le gouvernement ukrainien a également appelé à l’exclusion des athlètes russes et biélorusses des compétitions sportives internationales, affirmant que ces pays ne méritent pas d’être représentés dans le sport en raison de leur agression contre l’Ukraine.
De son côté, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a déclaré que « l’utilisation de substances dopantes par les athlètes n’a pas été un facteur dans l’invasion de l’Ukraine par la Russie ». Elle a également rappelé que la Russie avait été sanctionnée par le passé en raison de son programme de dopage institutionnel.
Le Comité international olympique est confronté à une décision difficile, car il doit concilier la solidarité envers l’Ukraine avec les principes de justice et d’équité pour les athlètes russes et biélorusses. Les sanctions sportives ont toujours été controversées et il est difficile de trouver un équilibre entre la responsabilité individuelle et la solidarité collective.
Si les athlètes russes et biélorusses sont exclus des compétitions sportives internationales, cela pourrait avoir des conséquences importantes sur leur carrière sportive et sur les relations internationales entre les différents pays concernés. Toutefois, si le CIO décide de ne pas exclure ces athlètes, cela pourrait être perçu comme un manque de solidarité envers l’Ukraine et une violation des principes olympiques.
En conclusion, la question de l’exclusion des athlètes russes et biélorusses des compétitions sportives internationales est un sujet complexe et controversé. Le CIO doit prendre en compte les principes olympiques, la solidarité envers l’Ukraine et les droits des athlètes russes et biélorusses. Il est important que les décisions prises soient justes, équitables et fondées sur des preuves solides. Le monde du sport attend avec impatience la décision du CIO lors de sa réunion de la commission exécutive mardi.