Tidjane Thiam se profile comme un candidat potentiel pour la présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire
La scène politique ivoirienne est en pleine ébullition depuis le décès du président Henri Konan Bédié. Tidjane Thiam, en Côte d’Ivoire pour présenter ses condoléances aux proches de son ancien patron, s’est livré dans une interview exclusive sur NCI. Ce fut l’occasion pour l’icône du monde de la finance de se positionner en alternative crédible pour la succession du Président Alassane Ouattara, candidat malgré lui en 2020 suite au décès brutal de son protégé Amadou Gon Coulibaly.
Tidjane Thiam, un parcours hors du commun
L’ancien patron de Crédit Suisse s’est révélé très adroit et innovant dans sa prise de parole avec une approche holistique de la Côte d’Ivoire. Parmi les nombreuses personnalités qui se positionnent pour la course à l’élection présidentielle de 2025, Thiam se démarque par son refus des conflits, ce qui se traduit par sa volonté de fédérer autour de lui des personnes d’origines politiques diverses.
Tidjane Thiam est reconnu à l’échelle mondiale pour son parcours remarquable dans le secteur financier. Ayant occupé des postes de grand patron à la tête de plusieurs grandes entreprises, sa candidature inévitable à la présidentielle de Côte d’Ivoire en 2025 sonne déjà comme une chance pour le pays.
Pour la première fois, le neveu de feu Félix Houphouët-Boigny s’est fixé l’année 2024 pour son retour définitif en Côte d’Ivoire afin de préparer les différentes batailles politiques. Sa réputation de leader visionnaire et ses compétences de gestionnaire compétent, innovant, audacieux et honnête font de lui un adversaire redoutable pour ses futurs challengers.
La Côte d’Ivoire au-delà des clivages partisans
Contrairement aux candidats traditionnels qui émergent des partis politiques ivoiriens, Tidjane Thiam se positionne en tant que candidat pour la Côte d’Ivoire. Même s’il pourrait être affilié au PDCI RDA et/ou au RHDP, l’homme d’affaires ivoirien porte un discours non affilié aux intérêts politiques d’un parti. Pour lui, l’importance va à la sauvegarde de la Côte d’Ivoire qui dépasse les considérations partisanes.
Son respect pour les anciens présidents, ainsi que sa validation de certains chantiers actuels du Président Ouattara, plaisent aux militants de tous les bords politiques. Ses très bonnes relations avec Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara lui permettront, au moment venu, de dépassionner le débat présidentiel, mettant ainsi en avant le développement du pays comme sujet principal.
Sa conviction quant à la capacité de l’État d’Israël à se reconstruire n’importe où grâce à la solidarité des Israéliens en dit long sur son souhait de voir les Ivoiriens unis et solidaires.
Dans son échange avec le journaliste Ali Diarrassouba sur NCI 360, Tidjane Thiam a offert une autre définition apaisante de l’adversité en politique. Selon lui, cette bataille doit se limiter au niveau des idées, car dit-il : « On peut être adversaire sans se faire la guerre. » Cette déclaration soulage, y compris la vieille classe politique ivoirienne, qui hésite à passer le témoin par peur de voir son héritage tomber en ruine.
Le défi de la légitimité politique
L’un des principaux défis auxquels Tidjane Thiam pourrait être confronté est celui de la légitimité politique. En tant que nouveau venu sur la scène politique, il devra convaincre les électeurs ivoiriens de sa capacité à comprendre et à répondre aux problèmes complexes du pays. Sa renommée internationale peut jouer en sa faveur en matière de compétences, de gestion et de réseaux.
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Cependant, montrer à la jeune génération son attachement à la Côte d’Ivoire, comme il le fait avec la preuve de l’attachement qu’il a pour le pays, sera un défi à relever.
Sur ce point, ses anecdotes distillées adroitement face à Ali Diarrassouba ont fait mouche. Alors que 150 expatriés représentaient plus de 40 % de la masse salariale au BNETD, sur 3850 salariés, il les avait licenciés à l’exception de 9 Occidentaux qui avaient accepté des contrats ivoiriens. Cette décision lui avait permis d’assainir les finances du BNETD, mais aussi de promouvoir de nouveaux dirigeants locaux.
Son rôle dans l’attribution de certains budgets à la Côte d’Ivoire par les institutions internationales montre que même à distance, il a toujours apporté sa contribution.
Tidjane Thiam a montré par cette petite décision qu’il n’avait pas peur de prendre des décisions nécessaires, même si elles pourraient déplaire à Paris ou à New York, du moment que leurs effets profitent au pays. Un geste significatif envers ceux qui critiquent lorsqu’ils sont dans l’opposition sans jamais prendre les décisions une fois au pouvoir.
Tidjane Thiam entretient de très bonnes relations avec le Président Alassane Ouattara, plusieurs de ses partisans, mais aussi avec Laurent Gbagbo et des cadres du PPA-CI. Contrairement à certains candidats maladroits, il n’a jamais utilisé leur âge comme un handicap, évitant ainsi de vexer les leaders politiques ivoiriens. Assurer un avenir paisible aux anciens pourrait être une clé pour faciliter l’alternance à la tête du pays.
Le modèle de leadership proposé
Tidjane Thiam souhaite promouvoir un modèle de leadership basé sur la compétence et la performance en tenant compte du talent de chacun. C’est d’ailleurs ce point de son interview qui a marqué l’esprit de nombreux Ivoiriens. Alors que l’on pourrait penser qu’il ne ferait qu’apologie des diplômés ou de la réussite apparente, Thiam a surpris plus d’un en partageant une anecdote difficilement attaquable sur sa famille, notamment son père, qui a été ministre de la Communication de Félix Houphouët-Boigny avec seulement un « certificat d’études ».
Il a débuté par la formule « Il n’est de richesse que d’hommes » de Jean Bodin (économiste, Philologue, Scientifique (1529 – 1596) qui signifie « plus la population est grande, plus grande est la richesse du gouvernant », avant d’ajouter : « Mon père a fait toute sa carrière avec un certificat d’études. Ma mère n’est jamais allée à l’école. Donc, je ne suis pas quelqu’un qui, contrairement aux apparences ou à ce qu’on peut croire de moi, définit la valeur des gens par leurs diplômes. »
Personne ne l’attendait celle-là. Et il renchérit en disant : « Il n’y a personne que j’admire plus sur cette terre que mon père et ma mère. Aucun d’entre eux n’avait fait de grandes études, mais ils m’ont tout appris. Donc ce n’est pas la méritocratie des diplômes. Je crois en la dignité de chacun. Il n’y a pas de sot métier… »
Ce qui est important pour Tidjane Thiam, c’est l’égalité des chances parce qu’il est persuadé que le talent est uniformément réparti entre humains.
Que les Dieux nous accordent de vivre jusqu’en 2024, l’année de son retour en Côte d’Ivoire, pour vivre cette nouvelle ère qu’il pourrait incarner.
Laurent Gbagbo échangera avec la presse avant les élections locales
Dans un contexte politique marqué par l’annonce de la candidature potentielle de Tidjane Thiam pour la présidentielle de 2025, l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, se prépare également à jouer un rôle important. Gbagbo, président du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), a annoncé qu’il échangerait avec la presse nationale et internationale le mardi 22 août prochain à son cabinet à la Riviera Attoban dans l’Est de la capitale économique ivoirienne.
Selon une note d’information transmise à Abidjan.net, cette rencontre portera essentiellement sur les sujets d’actualité, allant des politiques nationales aux questions internationales. Le parti de l’ancien président ivoirien estime que cette rencontre avec les médias marque une »occasion exceptionnelle » pour M. Gbagbo »d’échanger directement » avec la presse nationale et internationale à la veille des élections locales ivoiriennes prévues le 02 septembre prochain.