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Fin du FCFA en 2027 : Pourquoi l’AES utilise encore cette monnaie coloniale ?

Malgré l'annonce de la fin du FCFA en Afrique de l'Ouest et les luttes pour la souveraineté, les pays de l'Alliance des États du Sahel (AES) continuent d'utiliser cette monnaie héritée du colonialisme. Découvrons les raisons derrière cette situation.

La fin du FCFA en Afrique de l’Ouest, prévue pour 2027 avec l’arrivée de l’Eco, marque une étape historique. Cependant, les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui prônent la rupture avec la France, continuent d’utiliser cette monnaie coloniale. Pourquoi cette contradiction ? Cet article explore les défis techniques, économiques et stratégiques qui expliquent pourquoi le FCFA reste encore en usage, même après des changements politiques majeurs.

Une contradiction apparente : des pays souverains, mais une monnaie coloniale

Depuis les coups d’État qui ont renversé les régimes pro-français au Mali, Burkina Faso et Niger, l’AES s’est démarquée par sa volonté d’indépendance vis-à-vis de la France. Les bases militaires françaises ont été démantelées, et la rhétorique révolutionnaire est omniprésente. Pourtant, le FCFA, symbole fort de la domination économique française, demeure utilisé.

Philippe Simo, entrepreneur et créateur de la chaîne Investir Au Pays, explique cette situation dans une vidéo percutante. Selon lui, bien que la rupture avec la France semble complète dans de nombreux domaines, le maintien du FCFA illustre les défis structurels auxquels ces pays font face.


Pourquoi le FCFA résiste-t-il encore ?

  1. Une monnaie difficile à remplacer
    Changer de monnaie est un processus complexe, bien plus que démanteler des bases militaires. Contrairement à une présence physique, une monnaie affecte tous les aspects de l’économie : commerce, épargne, investissements et prix. Les dirigeants doivent concevoir une alternative viable sans perturber leur économie.
  2. Le poids de l’interdépendance régionale
    L’AES a choisi de se détacher de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), considérée comme trop proche de la France. Pourtant, la mise en place d’une monnaie régionale alternative demande une concertation avec plusieurs États, des critères de convergence économique, et une gestion monétaire solide. Ces conditions restent, pour l’instant, hors de portée des pays de l’AES.
  3. Le piège du FCFA : stabilité ou dépendance ?
    Lié à l’euro par une parité fixe, le FCFA garantit une stabilité monétaire, un atout pour des pays souvent fragiles économiquement. Cependant, cette force se transforme en faiblesse : une monnaie forte limite leur compétitivité, freine les exportations et renforce leur dépendance aux importations.
  4. L’absence de préparation économique
    Philippe Simo souligne que des pays comme la Guinée et la Mauritanie, qui ont quitté le FCFA, n’ont pas pour autant connu un miracle économique. Sans une base économique solide et des politiques adaptées, changer de monnaie peut même aggraver les problèmes économiques existants.

2027 : une date clé pour l’Afrique de l’Ouest

L’annonce de l’Eco, une monnaie commune pour l’Afrique de l’Ouest prévue en 2027, montre une dynamique de changement. Cependant, les pays de l’AES restent silencieux sur leur participation à ce projet. Leur priorité semble être d’abord de stabiliser leur union politique avant de se lancer dans une réforme monétaire ambitieuse.


Conclusion : un défi politique et économique colossal

Le FCFA, vestige du colonialisme, continue de diviser. Pour l’AES, l’enjeu n’est pas seulement de rompre avec cette monnaie, mais aussi de construire une alternative solide. Comme le souligne Philippe Simo, une monnaie n’a de valeur que si elle repose sur une économie performante.

A Lire: Le franc CFA : pourquoi les pays de l’AES continuent-ils d’utiliser cette monnaie coloniale ? Par Phillipe Simo d’Investir Au Pays

La fin du FCFA en 2027 marquera-t-elle un tournant pour les pays de l’AES ? Cela dépendra de leur capacité à surmonter les défis économiques et à concevoir une vision commune pour l’avenir monétaire de la région.

Christiano Btf

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