Un réseau de trafic d’enfants démantelé entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale
Dans une opération conjointe, les autorités guinéennes ont arrêté une femme coupable d’avoir enlevé un enfant en Guinée Equatoriale, tandis que les forces de l’ordre camerounaises sont activement à la recherche de l’acheteuse présumée. Cet incident met en lumière le phénomène transfrontalier inquiétant du vol et de la vente d’enfants entre les deux pays.
Selon une annonce du vice-président de la Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Mangue, publiée sur Twitter le 11 juin 2023, une fillette âgée de six ans a été enlevée dans une ville équato-guinéenne et vendue à une ressortissante camerounaise résidant à Kyé-Ossi, une ville située dans la région du Sud du Cameroun.
Le vice-président a déclaré :
« Je suis de près les enquêtes sur le cas de Ma Secundina Abogo (Wendy), une fillette de 6 ans qui a été enlevée à Ebibeyin (capitale de la province Kie Ntem, au nord-est de la Guinée Equatoriale) par Margaritte Ambasa Teresse et revendue à Zita Jeanne Oyana à nos frontières ».
Selon les informations divulguées, un contrat d’achat de 4 millions de francs CFA aurait été conclu pour la fillette. Cependant, lorsqu’ils sont arrivés à Kyé-Ossi, l’acheteuse aurait versé seulement 100 000 francs CFA au ravisseur avant de prendre la fuite. Actuellement, les autorités guinéennes ont appréhendé Margaritte Ambasa, tandis que les recherches se poursuivent au Cameroun pour retrouver Zita Jeanne.
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Une enquête approfondie menée par l’Organisation Non-Gouvernementale Action Citoyenne pour la Promotion des Droits Humains (ACP-DH) en 2012 révèle que le vol d’enfants au Cameroun est motivé par diverses raisons. Les mères infertiles qui aspirent à la maternité, les couples homosexuels confrontés aux difficultés d’adoption en Europe, ainsi que les réseaux criminels et sataniques cherchant à prospérer dans leurs affaires et à accéder à des positions de pouvoir et d’influence sont parmi les acteurs de ce trafic. Il ne faut pas non plus oublier ceux qui exploitent les organes humains à des fins lucratives.
L’ONG Action Citoyenne pour la Promotion des Droits Humains souligne que ce phénomène s’enracine de plus en plus avec le temps, nécessitant une attention constante et des mesures renforcées pour y mettre un terme.
Cet incident choquant met en évidence l’urgence de lutter contre le trafic d’enfants et de renforcer la coopération entre les autorités des deux pays afin de protéger les droits et la sécurité des enfants vulnérables.