Les camps de prisonniers en Corée du Nord : une réalité glaçante et méconnue
Comment la dictature nord-coréenne utilise les camps de prisonniers pour asseoir son pouvoir

Derriere le rideau de fer du régime de Kim Jong-un, se cachent des camps de prisonniers où des milliers de Nord-Coréens vivent un véritable enfer. Travail forcé, torture, exécutions sommaires, ces lieux de détention sont conçus pour punir quiconque est soupçonné de déloyauté envers le régime. Cet article décrypte l’histoire et l’organisation de ces camps, à travers des témoignages bouleversants de rescapés.
La création des camps en Corée du Nord : un héritage soviétique
L’histoire de la division de la Corée commence en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le Nord, sous influence soviétique, adopte rapidement des méthodes répressives inspirées du Goulag de Staline. Kim Il-sung, premier dirigeant de la République populaire démocratique de Corée, instaure les premiers kwanliso, des camps de travail destinés à réprimer toute opposition.
Depuis lors, ces camps se sont multipliés et servent aujourd’hui à maintenir un contrôle absolu sur la population.
Les camps aujourd’hui : une répression systématique
Selon Amnesty International, environ 120 000 personnes sont actuellement emprisonnées dans des camps de travail forcés. Parmi ces camps, les plus notoires incluent :
- Le camp 14 : situé à Kaechon, il est réservé aux prisonniers politiques et à leurs familles, qui subissent la punition sur trois générations.
- Le camp 15 (Yodok) : tristement célèbre pour ses conditions inhumaines, ses exécutions publiques et la famine omniprésente.
- Le camp 22 : ancien centre de détention où des expériences humaines auraient été pratiquées sur des prisonniers.
Témoignages bouleversants de rescapés
Des détenus ayant survécu racontent un quotidien infernal :
« Nous mangions des rats et des vers de terre pour survivre. Trente pour cent des nouveaux prisonniers mouraient. » – Kang Chol-hwan, ancien prisonnier du camp de Yodok.
« Les prisonniers étaient traités comme du bétail. Les gardes avaient le droit de tuer ceux qui tentaient de s’échapper et recevaient des récompenses pour cela. » – An Mong-chol, ancien garde du camp 22.
Les raisons absurdes des arrestations
Il suffit de très peu pour se retrouver emprisonné en Corée du Nord. Voici quelques motifs qui peuvent mener à une détention :
- Posséder un objet importé de l’étranger (un film sud-coréen, une radio pirate)
- Adopter une coiffure occidentale
- Pratiquer une religion, notamment le christianisme
- Avoir un lien familial avec un opposant
- Critiquer le gouvernement, même en privé
Dans de nombreux cas, les prisonniers ignorent même la raison de leur détention.
La vie quotidienne dans les camps : un enfer sur terre
Les conditions de vie sont comparables à celles des pires camps de concentration de l’Histoire.
Travail forcé
Les détenus travaillent jusqu’à 15 heures par jour dans des conditions épouvantables. La malnutrition et l’épuisement entraînent un taux de mortalité élevé.
Tortures et exécutions publiques
Les formes de torture incluent :
- Le supplice de la grue : le prisonnier est suspendu avec les bras tendus.
- Les squats forcés : les détenus doivent répéter des squats jusqu’à l’épuisement.
- Les « exécutions exemplaires » : des prisonniers sont mis à mort sous les yeux de leurs compagnons pour semer la terreur.
Malnutrition extrême
Les repas sont composés de quelques grains de maïs et d’une soupe d’eau et de chou. Beaucoup meurent de faim ou mangent des insectes et de l’herbe pour survivre.
Traitement inhumain des femmes
Les prisonnières subissent des violences sexuelles et des avortements forcés. Les bébés nés en captivé sont souvent noyés ou tués devant leurs mères.
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Une répression qui s’intensifie
Malgré les condamnations internationales, le régime de Kim Jong-un continue d’étendre ses camps. En 2021, des agrandissements ont été repérés par imagerie satellite.
« Le nombre de morts non naturelles dans ces camps atteindrait 20 %. » – Human Rights Watch.
Conclusion : un cri d’alarme international
Les camps de prisonniers nord-coréens constituent l’un des pires crimes contre l’humanité de notre époque. Pourtant, peu d’actions concrètes sont menées pour arrêter ces atrocités. Les témoignages des rares survivants sont essentiels pour lever le voile sur ces horreurs et exiger une réaction de la communauté internationale.