Le vote de l’Union européenne sur l’avenir du glyphosate repoussé à novembre
Le sort du glyphosate, l’herbicide largement utilisé en Europe, dont le Roundup de Monsanto est un exemple notoire, a été l’objet d’un vote crucial au sein de l’Union européenne le 13 octobre. La proposition de la Commission européenne de renouveler l’autorisation du glyphosate pour une période de dix ans n’a pas obtenu le soutien nécessaire. La majorité qualifiée requise, soit 15 États membres représentant au moins 65% de la population européenne, n’a pas été atteinte.
L’autorisation actuelle du glyphosate en Union européenne arrive à expiration le 15 décembre. La France s’est abstenue lors de ce vote, indiquant que la proposition européenne, telle qu’elle était formulée, ne correspondait pas à la trajectoire souhaitée. La France cherche à restreindre les utilisations du glyphosate là où des alternatives existent pour réduire son utilisation.
L’UE est profondément divisée sur cette question, avec certains pays du Sud et de l’Est soutenant la réautorisation, tandis que l’Autriche, le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne s’opposent à la prolongation de l’autorisation. Cette division a conduit à un nouveau vote prévu pour novembre. Si la majorité requise n’est toujours pas atteinte, la Commission européenne pourrait alors décider seule de prolonger l’autorisation.
Le glyphosate est une substance active présente dans plusieurs herbicides, et son utilisation est très controversée. En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé l’a classée comme « cancérogène probable ». Des études ont également montré des risques accrus de lymphome non hodgkinien chez les personnes exposées professionnellement au glyphosate. L’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) n’a pas identifié de préoccupations critiques, mais la France et d’autres pays insistent sur la nécessité de restreindre son utilisation et de trouver des alternatives.
La France, en tant que première puissance agricole de l’UE, joue un rôle important dans cette décision, et il est possible que des discussions aient lieu entre la France et l’Allemagne pour rapprocher leurs positions avant le prochain vote.
Le glyphosate reste un sujet brûlant et polarisant, avec des conséquences importantes pour la santé humaine et l’environnement. Le débat se poursuit au sein de l’UE pour déterminer son avenir et ses conditions d’utilisation.
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