L’annonce récente du ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, interdisant le port de l’abaya dans les établissements scolaires en France, a suscité de vives réactions et rouvert le débat sur la laïcité. Alors que certains considèrent l’abaya comme une tenue religieuse, d’autres, dont Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), insistent sur son caractère purement vestimentaire, loin de toute connotation religieuse.
L’abaya, une longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes, est au cœur de cette controverse. Gabriel Attal a déclaré que son interdiction était nécessaire pour préserver la laïcité à l’école et empêcher que les élèves soient identifiés par leur religion. Cependant, le CFCM et d’autres estiment que l’abaya n’est pas un signe religieux musulman.
Cette décision intervient après une série d’incidents liés au port de l’abaya et d’autres vêtements religieux à l’école. Selon une note des services de l’État, les atteintes à la laïcité ont augmenté de manière significative ces dernières années, notamment après l’assassinat du professeur Samuel Paty en 2020.
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Le débat sur l’abaya met également en lumière la difficulté à définir ce qui constitue un signe religieux. Alors que certains estiment que l’abaya est plus ambivalente qu’un voile, d’autres soulignent le besoin de règles claires pour les chefs d’établissement.
L’annonce de Gabriel Attal a été applaudie par certains à droite, tandis que la gauche y voit une « police du vêtement » anticonstitutionnelle. La décision du ministre devrait être mise en œuvre à la rentrée scolaire de septembre, mais elle continuera probablement de susciter des débats sur la laïcité et la liberté religieuse en France.