Retrait des diplomates : Les relations entre la Turquie et Israël à un tournant décisif dans le conflit de Gaza
Les récentes évolutions dans le conflit de Gaza ont eu un impact majeur sur les relations entre la Turquie et Israël. Au moment où le président turc Recep Tayyip Erdogan appelait Tel-Aviv à « arrêter immédiatement cette folie », le ministère israélien des Affaires étrangères a ordonné le rapatriement de ses diplomates en provenance d’Ankara.
Les experts en relations internationales estiment que cette escalade de la guerre déclenchée par Israël à Gaza a mis en péril la voie de normalisation entre la Turquie et Israël. Cette normalisation, déjà en cours avant le déclenchement du conflit entre Israël et le Hamas, risque désormais de prendre plus de temps à se concrétiser. Cependant, il est important de noter que malgré cette tension diplomatique, les intérêts militaires et économiques entre les deux parties ne semblent pas avoir atteint le point de rupture.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a récemment intensifié ses critiques envers Israël. Lors d’une réunion à Istanbul en présence de centaines de milliers de ses partisans, Erdogan a déclaré que la Turquie « se préparait à déclarer Israël criminel de guerre devant le monde ». Il a également souligné que le Hamas n’est pas un mouvement terroriste, provoquant ainsi l’ire d’Israël. Erdogan a affirmé que « ceux qui versent des larmes de crocodile pour les civils pendant la guerre en Ukraine assistent aujourd’hui dans un silence complet au massacre de milliers de civils à Gaza. »
La position du président turc s’est durcie par rapport aux premiers jours du conflit, où la Turquie cherchait à jouer un rôle de médiateur équilibré. Erdogan a même annulé son projet de visite à Tel-Aviv, déclarant que malgré de bonnes intentions, les actions d’Israël avaient conduit à cette décision.
Ce regain de tension intervient à un moment où la Turquie cherchait à rétablir ses relations avec Israël après des années d’éloignement.
La réaction d’Israël à ces déclarations n’a pas tardé. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a ordonné le retour des diplomates de Turquie, affirmant que les déclarations turques nécessitaient une réévaluation des relations bilatérales. Israël a également rejeté les déclarations d’Erdogan concernant le Hamas en les qualifiant de « paroles dures ».
Karam Saeed, expert en affaires turques, explique que le discours de la Turquie sur Gaza a évolué, passant d’un discours équilibré à un discours plus strict envers Israël en raison de la pression de l’opinion publique turque, notamment des partisans du Parti de la justice et du développement d’Erdogan.
Cependant, il est important de noter que malgré cette escalade rhétorique, les relations entre la Turquie et Israël ne devraient pas atteindre un point de rupture. Les deux pays ont des intérêts communs, notamment dans le secteur énergétique et l’économie, qui les maintiennent liés.
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L’expert Bashir Abdel Fattah, du Centre d’études politiques et stratégiques d’Al-Ahram, souligne que malgré les tensions actuelles, les relations entre la Turquie et Israël sont soutenues par des intérêts mutuels. Il est peu probable que ces relations se détériorent gravement, car elles ont été établies sous le parrainage américain, et Washington continuera à les soutenir.
En fin de compte, bien que les tensions actuelles puissent retarder certains projets et la coordination politique et sécuritaire, la relation entre la Turquie et Israël est susceptible de rester intacte. Les deux pays sont motivés par le désir de ne pas revenir à la situation d’il y a plusieurs années.
Il est clair que les développements récents ont créé une incertitude dans les relations entre la Turquie et Israël, mais il est peu probable que ces liens essentiels soient rompus à long terme.
