L’essor de la Fintech en Afrique francophone : une opportunité pour les entrepreneurs locaux
La Fintech africaine est en pleine expansion depuis une décennie, et cette croissance s’est intensifiée récemment avec le triplement du nombre de start-up tech en Afrique entre 2020 et 2021, atteignant un total de 5 200 entreprises, dont près de la moitié sont des Fintechs. Parmi les acteurs de ce secteur en plein essor, des entreprises telles que Flutterwave, Chipper Cash, Kuda, Jumo, Intouch et Wave se démarquent. Ces entreprises répondent à des besoins que les banques traditionnelles ne satisfont pas encore dans un contexte où la bancarisation reste faible, et où la majorité des transactions se font en espèces. Les services innovants proposés par ces Fintechs, tels que la banque en ligne, le microcrédit, les portefeuilles électroniques et les assurances, visent à accroître la transparence des transactions tout en réduisant les coûts jusqu’à 80 %, selon McKinsey.
La Fintech africaine a un potentiel de croissance considérable grâce à la jeunesse de la population du continent, à la diffusion croissante des smartphones et à l’amélioration continue de la couverture réseau. McKinsey prévoit que les revenus du secteur pourraient être multipliés par huit d’ici 2025, atteignant 30 milliards de dollars. Cependant, la plupart des start-up Fintech sont concentrées dans des marchés anglophones tels que le Kenya et le Nigeria. Pourtant, d’autres pays francophones comme le Sénégal, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Maroc offrent un fort potentiel de croissance pour les entrepreneurs locaux.
Les entrepreneurs qui bousculent la Fintech en Afrique francophone
En Côte d’Ivoire, Hassan Bourgi et Régis Bamba, fondateurs de Djamo, font partie des entrepreneurs qui se démarquent. Djamo est la deuxième start-up lancée par Hassan Bourgi après le succès de Busportal au Pérou, une plateforme de vente de billets de bus. En 2019, il décide de s’installer en Côte d’Ivoire et fonde Djamo en partenariat avec Régis Bamba, qui travaille chez MTN Côte d’Ivoire.
De plus, la Fintech camerounaise Ejara connaît également un succès notable. Elle a récemment levé 8 millions de dollars en série A pour étendre ses services en Afrique francophone. Ejara propose une application mobile de services financiers qui permet d’acheter, de transférer, de sauvegarder et d’épargner des actifs numériques en toute sécurité. L’entreprise vise à favoriser l’inclusion financière et la démocratisation des actifs financiers grâce à la technologie blockchain.
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La croissance d’Ejara est impressionnante malgré les récents défis du marché des crypto-monnaies en Afrique. La start-up a multiplié ses revenus par dix et a enregistré une croissance du volume des transactions de 15 % par mois depuis octobre dernier. Elle prévoit d’atteindre 100 000 utilisateurs d’ici la fin de l’année, principalement en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Mali, en Guinée, au Gabon, au Sénégal, ainsi que parmi la diaspora africaine francophone en Europe, en Asie et aux États-Unis.
L’essor de la Fintech en Afrique francophone offre de nombreuses opportunités aux entrepreneurs locaux pour répondre aux besoins financiers non satisfaits de la population. Des start-up telles que Djamo en Côte d’Ivoire et Ejara au Cameroun montrent que la Fintech francophone peut connaître un succès significatif en offrant des services financiers innovants et accessibles. Avec le soutien d’investisseurs et le potentiel de croissance du secteur, ces entrepreneurs ont la possibilité de bousculer le paysage financier de l’Afrique francophone.
