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Séismes Turquie-Syrie : un bilan particulièrement triste

Tout a débuté la nuit du lundi, 06 février 2023 plus précisément à 4h17 (heure locale) et 1h17 en temps universel. Alors que la plupart des habitants sont encore profondément assoupis, une secousse de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter fait trembler le sud de la Turquie et la Syrie voisine avec une profondeur estimée à 17,9km par le service géologique des Etats-Unis. Des lors, les répliques s’enchainent et les immeubles fragilisés s’effondrent. La surface la plus atteinte  se trouve dans le district de Pazarcik près de Gaziantep, une ville située dans la province de Kahramanmaras en Turquie. Plus tard dans la matinée, aux environs de 10h, un nouveau séisme surgit avec une magnitude 7,5 à 4km au Sud Est de la ville d’Ekinozu. Tandis que le bilan concernant le séisme de la Syrie ne se fait pas trop répandre, la catastrophe est tout de même réelle et dévastatrice, les victimes se comptant par milliers. Selon l’Adaf, organisme de secours turc 17406 corps ont été dégagés des décombres en Turquie et 3377 ont été décombrés en Syrie selon les décomptes officiels portant à 20783 le nombre total de décès (France 24). Malheureusement, ce bilan n’est que provisoire et ne cesse de s’alourdir suite à de nouvelles découvertes d’un grand nombre de corps sans vies piégés dans les décombres causées par la catastrophe. Aussi, le Liban, la chypre, le Kurdistan Irakien dans le Nord du Pays à Erbil et Douk, les secousses se sont fait ressentir mais heureusement pour eux, aucune victime n’a été signalée.

Image Turquie, quelques heures après...

Par ailleurs, sur le plan matériel, des dégâts importants ont été enregistrés notamment l’effondrement du Château de Gaziantep, en Turquie datant de l’empire hittite et construite comme point d’observation au sommet d’une colline au centre de Gaziantep, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO qui a été réduit à néant. Plusieurs infrastructures et pistes ont été fortement endommagées voire détruites, tout comme la piste de l’aéroport d’Hatay, situé à la frontière de la Syrie, provocant sa fermeture pour les décollages et atterrissages et la suspension des opérations, n’autorisant que les opérations de sauvetage. Des sites archéologiques ont également été touchés en particulier la citadelle d’Alep en Syrie, joyau architectural de l’époque médiévale. Des incendies ont été provoqués par le séisme en particulier au niveau du port Turc d’Iskenderun en Turquie. Plus de 5000 immeubles se sont effondrés. Cette horrible catastrophe a laissé de nombreuses familles en deuil, inconsolables et des citoyens apeurés, qui ne désirent désormais que quitter le pays afin de se sentir en sécurité. De leur côté, les secouristes continuent de creuser, fouiller et de bécher, tel des personnes cherchant un trésor, dans l’espoir de trouver des rescapés dans ces décombres laissés par la catastrophe.

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La Turquie, pays en proie aux séismes

Le séisme du lundi dernier survenu en Turquie n’est assurement ni la première ni la dernière catastrophe. En effet, géologiquement, une grande partie du territoire turc se trouve au croisement de trois plaques tectoniques à savoir : la plaque arabique au Sud, Eurasiatique au Nord et Anatolienne, qui malheureusement, bougent constamment entrainant des pressions à leurs limites, la région touchée se localisant justement au niveau de ces limites. Ces 120 dernières années, 18 séismes de magnitude supérieure à 7 sur l’échelle de Richter y ont été enregistrés et le séisme de lundi dernier a été le plus important et le plus puissant depuis 25 ans. Ainsi, la question qui se pose n’est plus de savoir s’il y aura des séismes en  Turquie, mais plutôt quand est ce qu’elles se produiront car selon le rapport de l’autorité des Désastres et des urgences publié en novembre 2020, 70%  du pays est situé sur une zone sismique active et plus de 75% des pertes et dommages qu’a subis le pays ces dernières années étaient dus à des tremblements de terre.

        En octobre 2020, un tremblement de terre de magnitude 7 avait ainsi fait 114 morts et plus de 1000 blessés en Turquie. Quelques mois auparavant, en janvier 2020, un séisme de magnitude 6,7 avait frappé les provinces d’Elazig et Malatya faisant plus de 40 morts. Plus récemment, fin novembre, un tremblement de terre de magnitude 6,1 a frappé le Nord-ouest du pays, faisant une cinquantaine de blessés. Ce bilan nous montre à suffisance les dégâts causés par des séismes antérieurs et les risques que courent désormais les populations. Selon les analyses des sismologues, la ville d’Istanbul située à quelques kilomètres de la faille Nord-Anatolienne devrait se préparer en conséquence à être touchée par un séisme massif d’ici plusieurs années, un scénario jugé « inéluctable ». De même des répliques sismiques sont redoutées dans les jours à venir sur le territoire. « Il faut par ailleurs s’attendre à des répliques sismiques dans les heures et les jours à venir » : alerte Martin Vallée, sismologue.

Le froid : un autre défi pour les citoyens turcs

Le froid glacial, la pluie et la neige deviennent de rudes épreuves supplémentaires pour les citoyens. A Asagikaragoz, en Turquie, la température atteint les -20°C dans la nuit, alors même que de nombreuses personnes se retrouvent dans la rue, sans abri, certains par peur de trouver la mort durant leur sommeil, tués par la venue d’un tremblement de terre, d’autres en raison de ce qu’ils ont été privés de leurs propriétés à cause du séisme. Tandis que le gouverneur de la province de Gaziantep a appelé les habitants à se rassembler dehors malgré le froid, le chef du Dinayet (organisme public turc chargé d’encadrer le culte) a appelé les Turcs dans le besoin à se réfugier dans les mosquées. De plus, cette température glaciale donne du fil à retordre aux secouristes qui tentent désespérément d’extirper de la terre les corps sans vie qui y sont restés, ainsi que des éventuels rescapés dont le sort est d’autant plus amer. Les conditions se compliquant davantage, David Annotel, représentant de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, a expliqué sur BFMTV, le besoin de la solidarité internationale, la nécessité d’un déploiement rapide des secouristes sur place par les conditions météorologiques. « Chaque minute, chaque heure commencent à compter, la météo est particulièrement défavorable dans cette période hivernale. Il est important que les services de secours étrangers en renfort puissent être rapidement sur place » : a-t-il fait valoir. Du côté de la Syrie les températures vont à 5°, 2°, voir même    -1°. Le temps presse et l’espoir de retrouver des personnes vivantes sous ces décombres devient désormais très minime. Heureusement, ce n’est pas une raison pour les secouristes d’abandonner. Malgré les difficultés et les contraintes météorologiques, ils réussissent néanmoins à sauver des vies, chaque sauvetage leur donnant une lueur d’espoir… comme ce bébé de quelques semaines, qui a été sauvé après avoir passé 68 heures sous les décombres, un réel miracle pour les habitants.

Une aide internationale déployée en faveur des pays sinistrés

Afin de mener plus rapidement des travaux de secours et de reconstruction, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré ce mardi l’état d’urgence dans les 10 provinces touchées par le séisme. « Nous avons décidé de déclarer l’état d’urgence pour permettre de mener rapidement les travaux de secours » : a déclaré le Chef de l’Etat, précisant que cette mesure était en place pour trois mois. Le déploiement des secours a permis d’extraire 7840 personnes des décombres en Turquie. Un deuil national de sept jours a été décrété par ce dernier. Quant au gouvernement Syrien, il a lancé un appel à l’aide à la communauté internationale. En réponse à cet appel, plusieurs pays vont envoyer des secours en Turquie. 

Dans les décombres…..

L’Union Européenne a envoyé des équipes de secouristes en Turquie, a annoncé le commissaire européen à la gestion des crises, Janez Lenarcic. Il affirme que ces dernières ont été « rapidement immobilisées depuis la Bulgarie, la Croatie, la France, la Grèce, les pays bas, la Pologne, la Roumanie et la république Tchèque pour soutenir les premiers intervenants sur le terrain ».

L’Union Européenne précise qu’elle est également prête à soutenir les personnes touchées en Syrie.

  • L’Italie et la Hongrie ont également proposé leurs équipes de sauvetage à la Turquie.
  • La France est prête à aider, selon Emmanuel Macron qui déclare être choqué par les images terribles suite au tremblement de terre et réagit sur Twitter. Il soutient que : « La France se tient prête à apporter une aide d’urgence aux populations sur place ». « Nos pensées vont aux familles endeuillées » a-t-il relancé.
  • L’Allemagne va également envoyer de l’aide dans les régions victimes du séisme, a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz.
  • L’Ukraine s’est également dite prête à envoyer un grand nombre de secouristes en Turquie pour participer aux opérations de recherche.
  • La Russie également vole au secours de la Turquie. En effet, dans un communiqué publié par le Kremlin, le président russe a présenté à son homologue Recep Tayyip Erdogan ses sincères condoléances et a assuré que le pays était prêt à apporter l’aide nécessaire. Dans un autre communiqué adressé au dirigeant Syrien Bachar Al-Assad, il a exprimé sa tristesse et a proposé toute l’assistance nécessaire de Moscou après cette catastrophe.
  • L’Inde de son côté a réagi immédiatement en envoyant des équipes de sauvetage et des équipes médicales ainsi que du matériel de secours en Turquie.
  • Israël intervient aussi. « Suite à la demande du gouvernement turc, j’ai ordonné à toutes les autorités de se préparer immédiatement à fournir une assistance médicale et des secours » : a déclaré le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Par ailleurs, il a ajouté : « Nous déciderons du départ d’une délégation dans les plus brefs délais ».

       

La banque mondiale a annoncé qu’elle apportera une aide de 1,78 milliards de dollars à la Turquie, tandis que les Etats unis vont verser 85 milliards de dollars d’aide à la Turquie et à la Syrie, selon une annonce de l’agence Américaine de développement(USAID). Suite à ces élans de cœur, le président Recep Tayyip Erdogan a précisé que la Turquie avait reçu les offres d’aide de 45 pays au total (d’après les sources d’euro new)

Le Kurdistan d’Irak suspend par sécurité ses exportations de pétrole via la Turquie

Tous les pays n’ont visiblement pas réagi de la même manière face à ce désastre. En effet, alors que plusieurs pays de part et d’autre du monde soutiennent massivement la Turquie et la Syrie, d’aucuns pensent tout d’abord à sécuriser leur commerce. En effet, le Kurdistan d’Irak a annoncé lundi qu’il devait suspendre par mesure de sécurité ses exportations pétrolières qui passent par la Turquie et représentent environ 450000 barils par jour, après le séisme meurtrier qui a frappé ce pays voisin et infligé des dégâts considérables. « En raison du tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie, et pour garantir la sécurité des exportations pétrolières et empêcher tout incident indésirable, ont été suspendues les exportations de pétrole via le pipeline reliant la région du Kurdistan à la Turquie », selon un communiqué du ministère des ressources naturelles de la région autonome située dans le Nord de l’Irak.(euro news)

         

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